Interview – 3 questions à Philippe Galabert

 

QUELLES SONT LES GRANDES MUTATIONS QUI NOUS ATTENDENT DANS LES PROCHAINES ANNÉES ?
Pour préparer ces mutations, les constructeurs planchent sur quatre axes : le CASE (connected, autonomous, shared et electrified).

La connectivité du véhicule sera un élément important. Le véhicule devra être capable de converser avec les autres véhicules mais également avec le trafic (routier, ferroviaire) et il devra s’adapter aux différents réseaux mondiaux.

Le véhicule sera également autonome de degré 4 ou 5. Le big-data va être un élément clé pour aider le véhicule à capter l’environnement dans lequel il circule.

Notre rapport à la voiture va radicalement évoluer. Son utilisation va passer d’une utilisation privée à une utilisation partagée. La voiture sera encore plus un objet de grande consommation à l’avenir.

Pour finir, le véhicule sera électrifié. Aujourd’hui, 86 % des véhicules mondiaux sont des véhicules exclusivement à moteur thermique. En 2030, ils ne représenteront que 30 % du marché. En revanche, les véhicules électrifiés* représenteront 70 % (moins de 5 % en 2020).

 

QUEL EST L’IMPACT DE CES ÉVOLUTIONS SUR L’EMPLOI ?
Les compétences attendues et recherchées par les entreprises vont évoluer. Demain, les compétences seront davantage centrées sur le traitement des surfaces, le traitement du signal, la thermodynamique, l’électronique de puissance. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut délaisser les métiers de la mécanique traditionnelle. En revanche, il faut miser sur la formation dès maintenant et sur le recrutement de jeunes. Les jeunes diplômés sont les utilisateurs de demain. Ils sont les mieux placés pour innover, travailler et comprendre les véhicules et l’utilisation de demain.

QUEL SERAIT VOTRE CONSEIL POUR LES ENTREPRISES QUI HÉSITENT À INNOVER ?
Pour innover, il faut savoir décider et admettre de se tromper. L’innovation repose sur deux piliers : la confiance et la contrainte. On se doit d’être confiant envers ses équipes et d’assumer de ne pas avoir trouvé la solution tout de suite. Mais il faut accepter la contrainte car sinon, pourquoi changer quelque chose qui fonctionne bien ? En résumé, on peut se tromper mais il faut y aller.

 

Philippe Galabert,
Directeur d’α-Alphatech
(Plastic Omnium Clean Energy Systems)

 

* Véhicules électrifiés : véhicules électriques à batteries (BEV) + véhicules Fuel Cell (véhicules à hydrogène) + PHEV + full hybrides

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