Marché automobile Français – mai 2022

Le marché automobile français toujours à la peine en mai

Les immatriculations de véhicules particuliers (VP) sur le marché français restent en net retrait en mai malgré deux jours ouvrés supplémentaires en 2022 : -10,1 % par rapport à mai 2021 avec 126 810 unités immatriculées sur le mois, soit un recul de 34,6% par rapport au niveau d’avant crise (mai 2019).

 

Du fait des pénuries, un volume important de commandes n’est toujours pas livré

Alors que le niveau des prises de commandes de voitures se maintient par rapport à l’année dernière, les livraisons calent nettement. En cumul depuis le début de l’année, sur les 5 premiers mois 2022, le marché français recule de 16,9% par rapport à la même période 2021, de 35,8% par rapport au niveau d’avant crise (janvier-mai 2019).

Il s’agit principalement d’un problème d’offre, la production automobile étant toujours fortement limitée par la pénurie des semi-conducteurs qui touche particulièrement l’Europe. A cela s’ajoutent des tensions sur de nombreuses matières premières, sur l’énergie et sur la logistique, amplifiées par la guerre en Ukraine et la reprise de l’épidémie de covid en Chine.

Cette situation exceptionnelle se traduit par des hausses des coûts. Ainsi, en un an, le prix du nickel a été multiplié par 2 et celui de l’aluminium par 1,4. Le prix du zinc a quant à lui augmenté de 55% et celui du caoutchouc de seulement 4 %. En outre, sur la même période, le prix du pétrole brut a enregistré une hausse de prix de 62% à Rotterdam, passant de 66 $ le baril à 106 $. Le prix moyen au comptant du charbon et le prix spot de l’électricité ont été multipliés par 4 tandis que celui du gaz naturel a été multiplié par 5. Enfin, le coût du transport maritime au niveau mondial est très volatile, avec de fortes fluctuations ces derniers mois, et une hausse de 40% en avril 2022.

 

Le marché de l’occasion est lui aussi affecté par le manque de véhicules disponibles à la vente

La crise s’installe durablement sur quasiment tous les marchés de véhicules neufs, mais aussi sur le marché de l’occasion.

Les problématiques de retard de livraison sur les marchés du neuf grippent le circuit de renouvellement des véhicules des particuliers et des flottes des loueurs et entrainent ainsi des répercussions tout aussi importantes sur le marché des ventes de véhicules d’occasion. Le marché des occasions est en baisse par manque de véhicules disponibles à la vente, et notamment de véhicules récents.

 

L’indice de prix des voitures neuves en forte hausse

Selon l’INSEE, en avril, l’indice de prix des voitures neuves achetées par les ménages a augmenté de +7,2 % sur un an, soit un rythme supérieur à celui de l’inflation (+4,9 %), mais qui reste bien inférieur aux hausses observées sur les matières premières et l’énergie.

La tendance à la baisse se confirme aussi pour les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) qui suivent une évolution sensiblement comparable à celle des VP avec une baisse encore plus marquée de 19,7% par rapport à mai 2021 historiquement élevé, avec 28 942 unités immatriculés, et en net retrait sur les 5 premiers mois 2022 avec 147 163 véhicules immatriculés, par rapport aux 197 173 unités en 2021.

Le marché du VI enregistre quant à lui un volume en progression de +10,3 % avec 3 809 véhicules immatriculés (-0,2% en données CJO – effets jours ouvrables), se situant près de sa moyenne de long terme. Ce niveau reste toutefois inférieur à la demande du marché tiré par le besoin de renouvellement des transporteurs routiers.

 

L’électrification redessine le paysage automobile

Malgré ce contexte global peu favorable, l’électrification du marché se poursuit. La part de marché des véhicules électrifiés représente 40,5% du marché total depuis le début de l’année (30,7% sur la même période en 2021).

Les immatriculations de véhicules 100% électrique – dont les 2/3 concernent les ventes aux particuliers – atteignent 71 444 unités sur les 5 premiers mois de l’année, (à comparer aux 51 612 unités sur la même période de 2021), soit une progression de 38,4%, ce qui représente une part de marché de 11,9 % (7,1% sur la même période en 2021).

Comme les autres segments du marché, les véhicules électriques sont, cependant, également affectés par des problèmes d’offre.

Malgré une progression constante de la part de marché des véhicules hydrides (28,6% sur les 5 premiers mois 2022), Les ventes de véhicules hybrides rechargeables (VHR) ralentissent avec 50 846 unités vendues depuis le début de l’année, soit une part de marché de 8,5% (55 276 sur la même période de 2021).

Cette tendance vers l’électrification s’accompagne d’un engouement vers de nouveaux modes de financement.

Source : Cette information mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.

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